Le Bulletin des APM
Volume XIII, numéro 1, printemps 2023
Les APM sont sorties indemnes de la covid, on vient y faire de la recherche, des fonds sont traités et d'autres nous arrivent. L'archiviste Rachel Marion a traité le fonds de la poète Gisèle Guertin APM75. Le fonds de la famille Jarry-Racicot APM57 s'est enrichi d'une correspondance entre Louise Jarry-Racicot et Gilles Racicot d'une part et Lucille Teasdale et Dominique Coti de l'autre. Il y a aussi eu des ajouts aux fonds Brouillet-Bélanger APM67, Famille Stanton-Jean-Gamache APM76, Marcel Coulombe APM66, et Famille de Sales Laterrière-Henry APM24.
La collection autobiographique a accueilli les récits autobiographiques de Louis-Philippe Pelletier, de Jean-Guy Fillion.
Le présent Bulletin a pour thème l'école de rang que plusieurs autobiographes ont bien connue.
On retrouve des extraits de fonds sur les écoles de rang sur le site SoundCloud des APM : https://soundcloud.com/archives-passe-memoire. Nous remercions les bénévoles qui ont bien voulu prêter leur voix à ces anciens élèves.
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L'ÉCOLE DE RANG
De 1829 jusqu'aux années 1960, des milliers d'enfants ont fréquenté une des 5000 écoles de rangs dispersées à travers le Québec. Dans une seule classe, filles et garçons, de 6 à 14 ans environ, recevaient leur cours primaire d'une institutrice – car c'était le plus souvent une femme - qui se levait tôt pour allumer le poêle à deux ponts, nettoyer les latrines et faire un peu de ménage, et se couchait tard après avoir corrigé les devoirs des sept niveaux et préparé les cours du lendemain en français, arithmétique, religion et histoire, le tout pour un salaire dérisoire. On a écrit sur les écoles de rang et sur leurs maîtresses d'école, mais on a moins souvent présenté le point de vue des personnes qui les ont fréquentées. On en retrouve la trace dans plusieurs autobiographies déposées aux APM.
Dans ses Mémoires, Louis-Aimé Gérard décrit la petite école qu'il a fréquentée : « La bâtisse de l’école avec toit, aussi une chambre où la maîtresse pouvait faire ses préparations et ces corrections, même coucher. Pour le système de chauffage une fournaise noire, chauffée au bois, installée en plein milieu de la classe, séparait les garçons des filles. Chaque pupitre essayait deux élèves à la fois, les plus jeunes en avant les plus âgés derrière. La maîtresse était installée sur une tribune élevée de deux marches et dominait facilement tous les élèves au nombre de 30 à 40 ».
Les jeunes n'avaient pas tous la chance d'habiter près de l'école et plusieurs mentionnent la longue marche entre la maison et l'école, souvent plus de deux kilomètres. « Je demeurais à environ 2 km de l’école. Avec nos petites jambes, il fallait environ une demi-heure pour s'y rendre. Les autobus scolaires existaient pas, j’ai donc marché le trajet matin et soir durant six ans. La pluie, la neige, le vent, tout cela faisait partie de ce que nous devions affronter pour nous instruire », écrit Denis Neveu (CA20).
Jean Dupont (CA33) se souvient que le temps passé à l'école était coincé entre les travaux de la ferme. Jean-Guy Filion témoigne des difficultés des élèves comme de la maîtresse : « L’école nous permettait d’apprendre la lecture, l’écriture, les mathématiques, et surtout, l’histoire sainte et le catéchisme. Les professeurs nous révélaient d’autres mondes jusqu’alors inconnus et nous faisaient rêver. Je me demande encore comment j’ai pu apprendre, dans une école de rang aux multiples niveaux, alors que l’institutrice devait enseigner à six classes à la fois. C’était assez pour distraire quiconque, surtout que j’étais toujours assez distrait ». Jean-Guy Filion, Le Temps d'une famille (CA35).
Dans ses récits autobiographiques Partout où le souvenir l'emporte, Gisèle Guertin (APM75) présente le point de vue de la maîtresse d'une école de rang des années 1950 aux tâches multiples bien avant que l'expression « multitâche » n'ait été inventée. « Souvent, on me demande comment je faisais pour arriver. J'y arrivais ma foi assez bien, au prix d'une logistique rigoureuse, à enseigner petit catéchisme, lecture, écriture, grammaire, arithmétique, histoire du Canada, histoire sainte, géographie, bienséance, rudiments d'anglais, en plus de préparer quelques saynètes présentées à la salle paroissiale pour la fête du curé ».
On peut entendre tous ces témoignages lus par des lectrices et lecteurs bénévoles
sur le site Sound Cloud des APM https://soundcloud.com/archives-passe-memoire
L'école de Nouvelle 1924
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COMPTES-RENDUS
de fonds déposés aux APM
FONDS JEAN-PIERRE DESBESSEL APM 60
« J'estime que ma vie, qu'elle soit jugée bonne ou mauvaise, a valu la peine d'être vécue », écrit Jean-Pierre Desbessel au début du premier de ses 28 Carnets autobiographiques. Chaque volume relié en spirale est soigneusement numéroté pendant une quarantaine de pages, doté d'un titre, et rédigé plus ou moins longtemps après les faits; ainsi celui de l’année 1988 est écrit en 1994.
Cet homme, aux expériences aussi variées qu'étonnantes, nous offre sa vie sans complaisance : éclectique, il se reconnaît aussi comme excentrique. Les premiers cahiers décrivent rétrospectivement la jeunesse de l'auteur, mais rendu à l'âge adulte Desbessel devient diariste et le récit s'appuie sur son journal personnel.
Comme toute autobiographie qui se respecte, celle-ci débute à la naissance de Jean-Pierre, à Lille en 1937, et se poursuit chronologiquement jusqu'en 2016. Desbessel nous fait traverser son enfance plutôt heureuse en temps de guerre, il évoque le goût de sa première olive verte, il rappelle l'émerveillement de ses premiers voyages, son stage chez les scouts, sa première cuite à 14 ans, ses sorties au cinéma, ses premiers cours pour apprendre le métier de forgeron, puis son service militaire dans la marine. Il entre sur le marché du travail et s'inscrit à des cours du soir pour devenir monteur électricien.
Au fil des pages, Desbessel fait part de son emploi du temps, de ses voyages, des sentiments qui l’animent, et parfois de ses opinions politiques, ses rêves et son horoscope. Il rend compte de ce qu'il doit aux gens qui l'ont influencé : un parent, un compagnon de travail, un ami et, graduellement, il se sensibilise aux questions sociales, se politise et entre au parti communiste. Son texte est parsemé de réflexions sur la religion (qu'on ne devrait pas transmettre à ses enfants), sur la guerre (contre), sur l'état du monde (déplorable).
Suite à son divorce à 28 ans, le jeune homme s'embarque pour le Canada en 1966. « Ce rejet de la France n'était d'ailleurs pas nouveau dans mon esprit, mais le divorce a été la goutte qui a fait déborder le vase ». Carnet III, p. 32. Désillusionné par l'Amérique, ce sera encore pour fuir une femme qu'il rentre temporairement en France à la fin 1973 pour bientôt revenir à Montréal. Pendant longtemps, il multiplie les relations amoureuses aussi houleuses que passionnées.
Le Lillois devenu canadien touche à plusieurs métiers et décrit ses milieux de travail : radiotélégraphiste, électrotechnicien, monteur électricien, chauffeur de taxi. Séduit par la culture russe, il commence à étudier le russe en 1962 et, en 1975, il va se perfectionner à Sochi, puis à l’Université de Moscou en 1977-78. Desbessel retourne plusieurs fois en URSS, puis en Russie. Grâce à sa connaissance de la langue russe, il est admis à la Société des traducteurs du Québec et sert d'interprète lors de la tournée canadienne du Grand Cirque de Moscou en 1973. Mais il prendra bientôt ses distances avec l'Union soviétique : « Mon séjour à Moscou m’a vraiment traumatisé. Toutes mes convictions politiques se sont effondrées ».
Ces 29 Carnets révèlent un homme curieux de tout, très sociable, intéressé par les relations humaines, prompt à se fâcher comme à pardonner, et toute sa vie indigné par les injustices sociales. À 80 ans, quand se multiplient les problèmes de santé, il se voit « tomber en ruine morceau par morceau ». Carnet XXIX, p. 94.
Toutes les étapes de sa vie sont illustrées par une grande collection de photos photocopiées à la fin de chaque cahier. On peut retrouver ses photos, diaporamas et vidéos de l'Union soviétique et de la Russie sur son site www.transsiberien.ca
Citations
« Depuis toujours j'ai aimé fréquenter les gens qui me paraissent différents ». Carnet I, p. 13.
« Toute ma vie l'amour des femmes me poursuivra. Je crois qu'elles ont toujours été mon point d'ancrage sur cette terre ». Carnet III, 1959, p. 1.
« Je ne suis qu’un humain ordinaire qui, de sa propre volonté a vécu des expériences qu’il qualifie lui-même d’extraordinaires ». Carnet VIII, p. 32.
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FONDS JULIETTE CHARLAND-BÉLANGER APM 47
Dans les années 1960, Juliette Charland-Bélanger, alors dans la soixantaine, s'est prêtée à une longue entrevue avec son neveu Réjean Matte qui a par la suite transcrit l'entrevue et l'a déposée aux APM.
Elle affirme d'emblée avoir eu « une vie très heureuse ». Son récit raconte toutefois des moments pénibles, la perte d'un frère à la guerre, l'ennui et l'isolement après un déménagement de Québec à Verdun, et le refus de son mari d'avoir un deuxième enfant : « Ce qui m'avait ben désappointée c'est quand qu'y m'a dit 'T'en en a eu un, mais tu n'en auras pas deux!...non, non! ' » La blessure était profonde car l'entrevue débute par cette phrase; « Ce que regrette le plus, c'est de pas avoir eu une fille ».
En se remémorant son enfance, elle avoue: « J'peux pas avoir été ben heureuse dans ma vie, on était heureuse dans not' genre. On était là, soumis, on était soumis à not' mére ». [On a gardé l'orthographe de la transcription]. Elle a connu une enfance difficile : orpheline de père, entourée de huit frères et sœurs, dans un milieu modeste de Québec, avec un séjour à l'orphelinat d'Youville. Pourtant, rien de misérabilisme dans son récit.
Dans un langage coloré – transcrit phonétiquement par son neveu – elle revient sur les moments qui l'ont marquée, les fréquentations, chaperonnées, avec le couvre-feu maternel à 22 heures, les souvenirs de la Grande Guerre à Québec, la situation d'une amie mère célibataire, non sans une pointe critique envers la religion.
On peut réentendre Juliette Charland sur les clefs USB que Réjean Matte a incluses dans son fonds.
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NOS LECTURES
Lefebvre, Camille, À l’ombre de l’histoire des autres. Paris, Éditions EHESS, Coll. « Apartés », vol. 1, 2022.
En novembre dernier paraissait, aux éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, l’ouvrage À l’ombre de l’histoire des autres. Il s’agit d’une étude transgénérationnelle menée par l’historienne française Camille Lefebvre, orientée autour du parcours de vie de ses quatre grands-parents et leur fratrie. Conduite à partir de récits familiaux (mémoire) que confrontent des documents de diverses natures (archives) telles que des archives du domaine privé et des archives administratives, cette enquête familiale et historique se démarque par l’originalité de sa démarche. Cette dernière réside dans la double posture de l’autrice, alors qu’elle est à la fois historienne de profession, mais aussi descendante de ces individus au passé traumatique dont elle cherche à retracer le vécu et à l’inscrire dans la grande Histoire.
Peut-on, en tant qu’historien.ne, faire du récit et de la mémoire de notre propre famille un objet de recherche scientifique et légitime? Voilà le questionnement à l’origine de la démarche de l’historienne Camille Lefebvre dans son ouvrage (p.13). Consciente de la proximité, filiale et émotionnelle, trop grande qu’un tel objet de recherche puisse constituer, elle réussit avec brio à trouver le point d’équilibre entre une distance suffisante pour être en mesure de comprendre et de rendre compte du passé sans pour autant « se laisser envahir par lui » (p.13). Ainsi, plutôt que d’emprunter franchement aux enquêtes à la première personne en vogue chez les historien.ne.s et spécialistes en littérature depuis la dernière décennie, Lefebvre fait le choix de s’en inspirer seulement, tout en veillant à s’effacer en tant qu’autrice pour laisser tout l’espace à ses aïeul.le.s dans les chapitres qui leur sont dédiés.
L’ouvrage est composé de quatre chapitres, soit un par grand-parent et ses adelphies. Il est d’abord question de l’histoire familiale de la grand-mère maternelle de Camille Lefebvre (les Katzovitch-Misrachi), puis de celle de son grand-père maternel (les Seban-Parienté), ensuite de celle de sa grand-mère paternelle (les Lefebvre-Lethuillier) et, pour finir, de la trajectoire hors du commun de son grand-père paternel. Selon Lefebvre, l’expérience commune de la persécution pendant et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale joue le rôle de liant entre les parcours de vie de ses quatre grands-parents, créant par conséquent ce qu’elle qualifie de « communauté d’expérience ». Sans cesse stigmatisés, menacés et rejetés en raison d’une altérité jugée dérangeante basée sur leur judéité ou leur engagement militant communiste, ses ancêtres ont connu nombre d’exils, volontaires ou imposés, et parfois même la clandestinité.
En somme, par son récit incarné, À l’ombre de l’histoire des autres nous rappelle les bénéfices qui existent à nuancer la grande Histoire par celle, « par le bas » des acteurs du passé afin d’en retirer une compréhension plus fine et plus complète du passé. Sans hésitation, il s’agit d’une étude à lire et à relire!
Louise Lainesse
L'intégral de ce compte-rendu se retrouve sur le site de L'Histoire engagée https://histoireengagee.ca/category/louise-lainesse/
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Yves Frenette, Isabelle C. Monnin et Christine Nougaret, dir., Dans leurs propres mots. La mobilité dans les écrits personnels et les correspondances, XVII-XXe siècles. Winnipeg, Presses universitaires de Saint-Boniface, 2020.
Cet ouvrage collectif multidisciplinaire, issu d’un colloque sur le même thème tenu à l'Université de Saint-Boniface en 2015, porte sur différentes facettes de la mobilité telle que perçue dans les écrits personnels, du XVIIe au XXe siècles. On y trouve des exemples de déplacements et de migrations, voulus ou imposés, en Amérique du Nord et en Europe.
On bouge de plus en plus à partir du XVIIe siècle : on vient en Amérique, on retourne en France; en France, les paysans migrent davantage vers les villes; en Nouvelle-France les hommes vont dans les Pays d’en Haut. La vingtaine d'auteurs et autrices de cet ouvrage ont puisé dans des récits de voyage, des lettres et des Mémoires, publiés ou conservés dans des fonds d'archives, pour présenter et analyser l'expérience de voyageurs connus ou anonymes, entre 1740 et 2012. En voici quelques exemples.
Hans-Jürgen Lüsebrink présente le premier sujet, Valentin Jamerey-Duval (1737-1775), humble berger de Lorraine devenu haut fonctionnaire d'état, appelé par sa profession à se déplacer dans au moins trois pays. Il laisse des Mémoires qui, redevables aux origines de leur auteur toujours sensible aux écarts sociaux, s’adressent « au peuple que nul entend ». Autre exemple de mobilité professionnelle, celle du scientifique La Condamine qui rend compte d'un « voyage académique » dans son journal ici présenté par Marie-Paule de Weerdt-Pilorge.
Armel Saint-Martin développe le thème du métissage, - lorsque les voyageurs adoptent les caractéristiques des pays où ils séjournent, - dans les écrits du Père L’abat (1663-1738). Ce botaniste, missionnaire dominicain et esclavagiste convaincu, se retrouve aux Antilles françaises entre 1694 et 1706 et publie à son retour des récits de voyage, au moment où ce genre atteint une grande popularité. Si L'Abat voyage pour le plaisir de parfaire ses connaissances, ce n'est pas le cas du Père Pochard, forcé de s'exiler à la Révolution, dont les Mémoires racontent ses périples en Suisse, en Pologne et en Lithuanie. Plus d'un siècle plus tard, d'autres religieux et religieuses se voient contraints de quitter la France lors de l'instauration de l'enseignement laïc en 1904. Quelque deux mille d'entre eux s'établiront au Canada et plusieurs ont laissé une abondante correspondance étudiée par Simon Balloud.
Il faut souligner l'exploitation, par Annick Foucrier, de corpus de lettres, gardées dans des archives départementales françaises, de Français partis chercher fortune lors de la Ruée vers l'or de Californie.
Ces divers récits ouvrent la porte sur plusieurs champs d'exploration dont la mentalité coloniale, le racisme, l'étude des genres et celle des émotions. Ainsi, lorsqu’on voyage, on ne peut éluder le rapport aux autres : Juifs, autochtones, esclaves africains. Le thème de la mobilité dans les écrits personnels se prête bien à une analyse genrée. Les femmes sont les principales épistolières, les hommes publient leurs récits de voyage, scientifiques ou religieux. Pourtant, le livre fait peu de place aux écrits de femmes qui ont beaucoup moins été publiés.
Enfin, on est touchée par l'expression surannée qui revient dans certains écrits : «le mal du pays », ce désir incontrôlable du retour, qui rend parfois réellement moribond.
Andrée Lévesque
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Histoire de l’intime, de l'historien Philippe Artières (CNRS Edition, 2022), nous plonge dans l'univers du for intérieur depuis la fin du XVIIIe siècle, dans ses dimensions sociales, comme la construction du logement privé, et politiques avec le contrôle de l'État sur les comportements les plus secrets. L'auteur met l'accent sur l'intimité des femmes dans une société patriarcale car, pour lui, les hommes n'accèdent à l'intimité que beaucoup plus tard qu'elles. On y traite aussi de vie spirituelle, d'éducation, de déviances, en puisant dans les journaux intimes, dans l'architecture, dans les manuels de bienséance, et jusque dans les « petites annonces ». Un ouvrage savant qui se lit comme un roman.
Serena Cirannan, dans sa thèse de doctorat « L’autre moi numérique », étudie les traces laissées sur le web. Volontairement ou non, chaque jour on transmet sur le web des morceaux de notre identité, une identité construite à partir d’algorithmes tirés de réseaux sociaux, de courriels, de moteurs de recherche. Pour en savoir plus sur ce sujet d’actualité, on peut consulter le compte-rendu de Élizabeth Legros Chapuis http://autobiographie.sitapa.org/nous-avons-lu-nous-avons-vu/article/serena-ciranna-l-autre-moi-numerique-l-impact-des-reseaux-sociaux-sur-le-recit
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EN VRAC
Une demande
Le centre d’Archives Passe-Mémoire est à la recherche de journaux-souvenirs (voir exemple ci-joint de la page-titre). Le plus souvent intitulés « Souvenir de ma dernière année au Pensionnat XYZ » et produits au tournant du XXe siècle, ces écrits de soi retracent la vie quotidienne et les moments jugés marquants des couventines les ayant produits au cours de leur dernière année d’étude en tant que pensionnaires. Riches en détails du quotidien, ces journaux pourtant précieux pour les recherches portant sur l’histoire des femmes, de la vie quotidienne et de l’éducation sont encore largement méconnus des historien.ne.s et ont peu fait l’objet d’une conservation assidue. C’est pourquoi l’historienne et candidate au doctorat en histoire Louise Lainesse cherche à retracer le maximum de ces journaux-souvenirs afin de les étudier plus en détails et de les intégrer à son projet de recherches doctorales.
Si vous possédez un ou des exemplaire(s) de ces journaux-souvenirs, nous vous invitons à contacter le 581-989-6043 ou le louise.lainesse@umontreal.ca que ce soit pour en autoriser une consultation seulement ou pour envisager un dépôt à un centre d’archives. Si vous décidez de déposer aux Archives Passe-Mémoire le(s) exemplaire(s) que vous avez en main, sachez que vous contribuerez ainsi à pérenniser ces archives de l’intime et à accroître leur accessibilité aux chercheur.se.s.
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À la BanQ
Judith Jasmin, 1916-1972 : confidences intimes
Les journaux intimes de Judith Jasmin témoignent de l’évolution personnelle et intellectuelle de celle qui va devenir la première femme grande reporter au Québec.
Ces écrits, rédigés de 1928 à 1939 et en 1947, se présentent sous la forme de trois petits cahiers auxquels Judith Jasmin confie ses tourments, ses joies et ses peines. Ils documentent, entre autres, la fin du séjour de la famille Jasmin en France (1928-1929), le retour au Québec, la vie d’étudiante et de pensionnaire de la jeune Judith au lycée de Versailles (1930-1932), ses rôles au théâtre et à la radio de Radio-Canada, ses premiers pas sur le marché du travail.
Colette Beauchamp cite de nombreux extraits de ces réflexions personnelles dans la biographie qu’elle a consacrée à la comédienne et journaliste.
Ces cahiers, témoins privilégiés des interrogations et réflexions de Judith Jasmin font partie du fonds d’archives de cette grande communicatrice.
Le fonds Judith Jasmin (P143) est conservé aux Archives nationales à Montréal.
En complément :
Judith Jasmin, 1916-1972 : de feu et de flamme, par Colette Beauchamp, Boréal, 1992.
Défense de la liberté, textes de Judith Jasmin recueillis par Colette Beauchamp, Boréal, 1992.
Le Pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM a été nommé en l’honneur de cette grande journaliste.
Les prix Judith-Jasmin célèbrent les meilleures œuvres journalistiques de l’année au Québec, tous médias confondus.
Marthe Léger
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L'Intimiste est un bulletin de nouvelles qui se veut « un journal du journalier » centré sur la vie privée et son quotidien.
https://us19.campaign-archive.com/?u=2d7b6521c087283de9ef2ebd1&id=ecbf336e98
En mars 2023, l’Association pour le patrimoine autobiographique a tenu une table ronde sur l’intime. On peut voir et entendre cette discussion, en trois vidéos, sur le site de l’APA http://autobiographie.sitapa.org/reunions-publiques/tables-rondes/article/table-ronde-de-mars-2023-l-intime-revisite
Nous attirons votre attention sur le site des « écrits du for privé » en France, de la fin du Moyen Âge à 1914, qui comporte une importante banque de données et une bibliothèque numérique. https://ecritsduforprive.huma-num.fr/presentation.htm
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CONSEIL D'ADMINISTRATION des APM :
Maud Bouchard-Dupont, historienne
Barbara Creary, avocate
Sophie Doucet, historienne
Marthe Léger, archiviste
Andrée Lévesque, historienne
Archiviste : Rachel Marion
Les Archives Passe-Mémoire sont enregistrées comme organisme sans but lucratif. Elles sont soutenues par des bénévoles – sauf pour l’archiviste – et acceptent les dons.
Les APM sont aussi reconnues comme un organisme de bienfaisance qui remet des reçus de charité pour l'impôt.