Le Bulletin de l’APM

Volume I, numéro 2, novembre 2011

L'APM a plus d'un an et depuis le dernier numéro du Bulletin, en mars, le nombre des membres du conseil d'administration a été porté à cinq. Nous sommes très heureuses d'accueillir l'archiviste Florence Arès qui nous apporte une expérience acquise par des années de pratique et d'enseignement de l'archivistique. Elle était la rédactrice de la revue Archives de l’Association des archivistes du Québec. Barbara Creary nous offre ses compétences de juriste spécialisée dans le droit d'auteur. Elle est impliquée dans l'édition de livres et a été une des propriétaires de la maison d'édition La Courte Échelle de 1987 à 2001. Elle travaille toujours en édition de livres pour plusieurs maisons d’édition.

Depuis le numéro de mars, l’APM s’est aussi enrichie de documents précieux, signalons les fonds Henry, Lanctôt, Melançon, Ramina, Robin et White. Une brève description se trouve sur le site sous la rubrique « catalogue ».

Ce deuxième numéro du Bulletin de l’APM est en partie consacré à la correspondance. À l'heure des courriels, le sujet est pertinent. Outre l'article d'Andrée Lévesque sur cette question, Magda Fahrni présente la correspondance de la franco-américaine Alma Drouin. On a voulu reproduire un des lettres confiées aux Archives Passe-Mémoire. Dans la section compte-rendu, Diane Gervais et Michèle Senay traitent des fonds Lanctôt, LaRue, Melançon et Robin.

Nous sommes très encouragées par les réactions suscitées depuis la fondation des archives et surtout par la confiance que nous font les personnes qui ont donné soit leurs lettres, soit leur journal intime, soit leur autobiographie à l'APM et nous les remercions. Nous vous invitons à faire connaître l’APM et à nous écrire.

 

La correspondance

Lettres, épîtres, billets et autres missives  

Elles étaient couchées sur du papier couleur pastel, ou sur un carton blanc bordé de noir pour annoncer un décès, ou sur des bouts de papier d’épicerie ; certaines portaient un en-tête révélateur: « Hôtel des Trois Sœurs. Dieudonné DesGroseillers, propriétaire », Rivière-Solitaire, P.Q. »; à l’encre ou au crayon, elles ont parfois été conservées, ont traversé le temps pour nous transmettre un écho des liens d’amitié ou de parenté qui unissaient les épistoliers. Lettres, cartes postales ou aérogrammes, ces missives témoignent d’une séparation et dépendent d’un service postal.

Sont parvenues jusqu’à nous des lettres à la calligraphie soignée et d’autre difficiles à décrypter. Comme ces pages du XIXe siècle complètement remplies, qu’on écrivait d’abord de haut en bas, puis qu’on retournait et, tête-bêche, complétait en remplissant chaque interligne, et pour bien tout combler, on continuait les nouvelles tout autour de la page. C’est que les lettres étaient rares, qu’après un certain nombre de pages il fallait doubler le prix des timbres, et qu’il ne fallait pas perdre un coin de papier. Ces lettres si difficile à déchiffrer, on les lisait et relisait, on se les passait, on les commentait, elles devenaient presque publiques.

Pas toutes cependant. Les lettres d’amour ont fait partie de la vie de presque chaque personne, même les analphabètes en envoyaient par le truchement d’un écrivain public, souvent une écrivaine, une ancienne maîtresse d’école. Elles débutaient par une forme convenue: « Je prends ma plus belle plume... ». Les plus timides trouvaient en librairie des guides de correspondance: comment écrire à son employeur, à l’homme qui nous fréquente mais avec qui on ne veut pas paraître trop enthousiaste, à la femme qu’on aimerait demander en mariage mais pas tout de suite. Toute une étiquette s’est développée autour des échanges épistolaires.

Deux attitudes dominaient: « les écrits restent », ne jamais rien avouer qui pourrait un jour être compromettant, d’où ces lettres pleines de réticences et de retenue. Mais bien des gens demeuraient indifférents au sort de leurs lettres qui pouvaient être longtemps conservées, relues pour se rappeler des événements heureux, ou dévoilées au moment d’une dispute, à l’ouverture d’un testament, ou quand il s’agissait de prouver que « tu m’as déjà tant aimé ».

Qu’on adhère à l’une ou l’autre catégorie, la séparation inspire l’écriture. En visite chez une tante, on gardait contact avec ses parents; en voyage, on vantait des paysages merveilleux, les chûtes de Rawdon ou celle de Montmorency ; dans les chantiers, on se confiait à quelqu’un de « fiable » pour donner des nouvelles à sa femme, l’assurant une fois de plus qu’on s’ennuyait d’elle et de sa tarte aux pommes. Sans éloignement, pas de lettres.

Les épistologues considèrent la correspondance est une activité, une expérience genrée: elle n'est pas toujours la même pour les femmes et pour les hommes. Comme l'écrit Vanessa Gemis « À mi-chemin entre le privé et le monde extérieur, l’épistolaire a souvent constitué un lieu où les femmes pouvaient s'éloigner des normes en faisant de leurs lettres le lieu d'échanges intellectuels d'autant plus intense que le correspondant ou la correspondante est une personne de leur famille ou de leur entourage1 ». Souvent, dans le Québec rural, elles écrivaient au nom de toute la famille et lisaient à haute voix les lettres reçues.

Les hommes ont aussi leurs moments particuliers d’écriture. Si des femmes ont parfois écrit des lettres d’affaires, il n’y a pas d’équivalent féminin aux lettres de soldats. Censurées, elles ne renseignent pas sur les questions militaires, mais sur la vie dans les baraques, les nouveaux pays visités, les contacts avec les étrangers.

Comme tous les écrits personnels, les lettres révèlent tant ceux qui les écrivent que le milieu qui les entoure.

 


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L’APM recèle de ces lettres échangées par delà les continents. Dans le fonds de la famille de Salle Laterrière-Henry (APM24), les enfants pensionnaires donnent des nouvelles à leurs parents qui prodiguent leurs conseils et plus tard, un des fils, François, tiendra ses parents au courant des progrès de ses études de médecine à Londres et à Paris. Depuis la fin du XIXe siècle, parents et amis donnent une idée de l’étendue des réseaux sociaux tissés par cette famille.

Le fonds Lavoie nous reporte à l’époque des « correspondants étrangers » dans les années 1950: une jeune infirmière de Jonquière nous offre les lettres reçues de jeunes gens en Algérie, au Madagascar et à Toulon.

Les voyages s’avèrent propices à l’écriture : cartes postales ou lettres pour faire partager les plaisirs de la découvertes : en 1920, le frère Ernest va poursuivre ses études à Rome et communique régulièrement avec ses parents pour leur décrire les sites et les gens qui ne manquent pas de l’étonner. En 1884, Joseph Godin va en Europe acheter des fournitures pour sa fabrique de chapeaux à Montréal. De Bruxelles, Paris et Londres, et Lourdes, passage obligé, il décrit à son épouse les endroits visités et observés.

À côté des voyages d’agrément et d’affaires se trouvent les déplacements occasionnés par les guerres. En 1944, le soldat Melançon nous a légué une description étonnante et étonnée des pays où il a servi : « Je te dis qu’il y a de la différence d’avec notre beau Canada », écrit-il dans sa toute première lettre d’Angleterre à sa sœur en 1940.

Aux archives épistolaires s’ajoutent les lettres glissées dans un journal personnel ou dans une autobiographie soit pour illustrer un propos, soit pour l’authentifier ou simplement pour compléter une observation. Toutes sont inestimables.

À l’ère de l’informatique, on peut se demander si les messages virtuels survivront aussi longtemps que l’écriture sur papier et nous ne pouvons que souhaiter que les lettres envoyées par courriel soient parfois imprimées pour en assurer la conservation.

ANDRÉE LÉVESQUE

 

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COMPTES-RENDUS

Sous cette rubrique, nous publions régulièrement des comptes-rendus de fonds déposés à l’APM, ceci avec l’accord des personnes qui ont déposé ces écrits aux archives.

 

APM26, Laurent Melançon (1917-2008)

Lettres d’une recrue de la Seconde Guerre mondiale à sa mère et à sa sœur ( 23 juin 1942 - 12 décembre 1945)

En 1942, Laurent Melançon, 25 ans, a été mobilisé pour le service au Canada. Ses lettres le signalent quelques mois au camp militaire de Sherbrooke, puis à Farhnam, ensuite à Debert, Nouvelle-Écosse et enfin en divers lieux de l’Ouest du pays. En janvier 1945, sa compagnie fut expédiée en Angleterre où, jugé inapte à l’infanterie, il fut assigné à l’entraînement des recrues.

Le sergent Melançon des Fusiliers de Sherbrooke est un jeune homme sympathique qui plaît aux filles et ne demande qu’à s’amuser, danser au manège militaire, jouer aux bowling, aller aux vues et aux soirées avec orchestre des fameuses huttes des Chevaliers de Colomb attachés aux services de guerre pour le bien-être des militaires canadiens.

Les soirées creuses, les innombrables soirées creuses des camps d’artillerie, bien installé à la salle de lecture de l’Armée du Salut, il écrit à sa famille et à ses amis. Durant toute sa guerre, il aurait écrit plusieurs centaines de lettres dont 234, adressées à sa mère et à sa sœur Laurette, ont été préservées.

Toute sa guerre, il la vit dans l’ennui, les distractions bienvenues, l’émerveillement de tous ces ailleurs parcourus, l’inquiétude d’être envoyé au front, l’indignation parfois, et toujours dans l’attente fiévreuse du prochain congé. Dans l’armée, l’on est maître de rien, l’on ne sait rien à l’avance, ni où l’on va. C’est en montant dans le train qu’il apprit qu’il quittait Sherbrooke, près des siens, pour Debert, un village de cowboys : deux ou trois petites rues en terre, trois ou quatre maisons. Pour ce qui est du camp, en revanche, une merveille : cinq milles de long, trois théâtres gratis, des salles de lecture et de belles cantines fournies par toutes les associations imaginables. Là, lorsque sa compagnie est en devoir (fatigue de cuisine, fatigue de hutte), il a beaucoup d’ouvrage. Autrement, il n’a presque rien à faire sinon une formation pour sa spécialité, le maniement du mortier, un peu de drill et de tir à la carabine.

Novembre 1943. Grand départ de sa compagnie pour le camp de Courtenay soit disant. Ils échoueront à Nanaimo, en Colombie-britannique. Un voyage en train au travers le pays : char salon tout confort, jusqu’au nègre du compartiment qui fait leur lit. Tout est à voir : plusieurs villages de sauvages avec leurs attelages de chiens, les Rocheuses, les paysages à couper le souffle. Le plus étonnant, ce sont les femmes de Vancouver, sales, cigarette au bec, overalls pleins d’huile. Elles sont débardeures, chauffeures de taxi. À Nanaimo, grand changement dans le régiment : les officiers sont des Fusiliers Mont-Royal, tous des fifis et des fils à papa.

Juin 1944. Le voilà à Prince Georges, puis à Wainright, Alberta. L’ennui, toujours l’ennui, et les exécrables sorties pour les exercices de simulation à plusieurs régiments entassés dans des centaines de camions. Attirail de guerre en main, les recrues attaquent ou résistent, rampent dans la boue, traversent à pied des ruisseaux, courent sous la boucane la plus noire ou sous la pluie, passent leurs nuits à la belle étoile ou sous la tente.

De temps à autre, Melançon pousse une gueulante contre l’armée, ses folies qu’on ferait pas à Saint-Jean de Dieu, ses gaspillages, ses officiers anglophones. Ne cherchez pas! Il ne se trouve pas un soldat canadien-français de sa compagnie pour chanter en chœur avec les officiers, en anglais, le Ô Canada et le God Save the King.

Jusqu’à la fin de l’année 1944, Melançon demeura déterminé à demeurer zombis, selon l’appellation méprisante donnée à ceux qui n’avaient pas signé actifs. Ce n’est pas faute d’avoir subi l’insidieuse propagande en faveur de l’engagement volontaire. Le troisième jour de la traversée de son régiment vers l’Angleterre où il fut expédié malgré lui, il signa pourtant, lorsque fut anéanti son fol espoir d’être débarqué à Terre-Neuve. Sur le bateau, solidairement avec ses inséparables Delorme et Farley, il a signé sur la foi d’un pressentiment et non sans avoir confié la veille son dilemme à la Vierge. De fait, il craignait de perdre son grade de sergent et d’être envoyé au front. L’avenir lui donna raison. Cela lui valut en outre un meilleur salaire et une médaille, celle de la Médaille canadienne du service volontaire (MCSV) sur un petit ruban, côté gauche ; cela écrit non sans ironie.

En janvier 1945 débute la série des aérogrammes d’Angleterre. Une fois passé le choc culturel, vint l’appréciation de la différence, parfois bien mitigée. Melançon poursuit sa vie militaire entre son nouveau rôle d’instructeur, le désœuvrement et les sempiternelles attentes. Attente de la malle qui remonte le moral, des colis de nourriture, des permissions, toujours imprévisibles mais combien voyageuses et dans des contrées ravagées ; attente enfin que finisse cette maudite guerre dont il eut la part belle.

 

Extrait :

Angleterre, 30 avril 1945

Mme G. Duval, 3471 Adam, Montréal

Chère Laurette,

[ ] Le black out est enlevé partout à cinq milles en dedans des côtes, mais les villes ne sont pas encore éclairées car les lampadaires des rues sont arrangés pour le black out et ils ne les ont pas encore réparés. Les trains et les autobus ont enlevé le carottage qu’ils avaient dans les vitres pour les empêcher de casser dans les bombardements. Et ça va bien comme ça jamais été dans la guerre, de ce temps là. Même hier, ils avaient parti une rumeur que l’Allemagne avait capitulé sans condition avec les trois pays alliés et ça été démenti par après. Mais ça sera pas long qu’elle va être obligé (sic) de le faire. À part de cela, ils sont venus à bout de tuer Mussolini et ils l’ont jeté dans un truck comme un cochon et ils ont pendu son corps par les pieds sur une place de Milan, à la disposition des compatriotes pour en faire ce qu’ils veulent. C’est ce qu’ils ont marqué sur les journaux de par ici. [ ] À présent je vais terminer en vous laissant à tous un gros bonsoir et un bec à maman et à Michel. Des saluts aussi à ma Tante Sara. Ton petit frère Laurent

DIANE GERVAIS

Mots-clefs : Seconde Guerre mondiale, voyage

 

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APM 19. Gilbert LaRue (10 décembre 1882-19 avril 1950)

« Mon duel » Journal personnel, 1er janvier 1940-24 février 1949

Le 1er janvier 1940, Gilbert LaRue, né à L’Islet en 1882, journaliste percutant à la plume acerbe et rédacteur en chef du journal libéral L’Autorité, entame le douzième cahier de son journal personnel - les cahiers précédents sont malheureusement perdus. Le contraste est saisissant entre le ton de son journal personnel et celui brillant, incisif, de ses articles de presse parus à la même époque. Contrastent tout aussi fortement la pauvre image de soi qu’il y met en scène et les qualités personnelles qu’on lui prête comme collègue et journaliste dans l’éloge funèbre du numéro du 22 avril 1950 de L’Autorité. On pourrait croire que LaRue ne s’aime pas.

Le titre de ce douzième cahier est éloquent. « Mon duel » : celui de LaRue le Pourfendeur contre LaRue le Velléitaire. Celui qui se qualifie de pantin ridicule et de citoyen du monde dans ses meilleurs jours, livre au fil des pages un vain combat contre sa timidité, son poids, et surtout contre l’ennemi numéro un : son « inferiotity complex ». Combien de résolutions prises aux Premiers de l’An, à ses anniversaires ou à toute autre date significative, toutes non tenues !

À l’arrière plan de son duel, l’omniprésente dernière guerre mondiale dont il tourne en dérision les protagonistes, à l’exception des Allemands qui emporteraient sa faveur s’ils n’étaient l’ennemi. Mais le peuple qu’il méprise le plus est sans conteste les « canayens », ces « imbéciles » sous scolarisés, dont il prédit qu’ils « sont fichus s’ils continuent d’abandonner leur destin aux curés ». Il pourfend la « démocrasserie à la Camilien Houde », et ne se prive pas de fustiger les curés qui font du Québec une « théocratie », ainsi que leur allié, Duplessis, cet abuseur « de la phobie du communisme », ce nationaliste peu scrupuleux qui tenterait de faire croire qu’accepter les offres d’Ottawa mettrait en péril notre langue et notre religion.

Ce réquisitoire de 103 pages se termine l’hiver 1949 sur un « Sursaut » interrompu, une velléité de reprise des combats, une dernière injonction lancée à lui-même, alors qu’il a 66 ans et que la vieillesse et la maladie lui réservent chaque jour un « désagrément nouveau ». Il veut enfin vaincre « le Horla », son complexe d’infériorité.

Extraits :

« 5 juillet 1942. Les Allemands foncent tête baissée partout, et leurs adversaires continuent d’encaisser. Voici un peuple doué de dynamisme et il ne lui a fallu que quelques années d’entraînement pour en arriver là. Les Français continuent de se laisser aller et ils sont finis comme grand peuple. Les Anglais ne valent pas mieux et les Américains sont des bluffeurs. Que le diable les emporte tous ! Je finirai par croire qu’après tout Bourassa, Asselin et quelques autres n’avaient pas si tort et avaient vu juste lorsqu’ils prédisaient les maux où nous entraînerait l’impérialisme britannique, cet énorme cochon couché dans l’auge afin d’empêcher les plus petits cochons que lui de s’en approcher. »

 

DIANE GERVAIS

 

Mots-clefs : guerre, maladie, politique

 

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APM 21, Louise Robin (1934- )

 

Quelle jolie histoire que celle de Louise Robin. Une histoire qui nous est racontée avec minutie, particulièrement en ce qui concerne les souvenirs d’enfance qui ouvrent le récit. Ces souvenirs semblent surgir à l’auteure comme une série de flashs se succédant au rythme de l’écriture. De cette époque, on retient, bien sûr, l’omniprésence de la religion et un bonheur familial marqué par l’insouciance de l’enfance. Puis, des ombres se dessinent et le ton change brusquement alors que l’enfant prend conscience des blessures de ses parents. Le récit s’attarde alors aux moments plus difficiles du climat familial. Néanmoins, l’auteure parvient toujours à retrouver un souvenir heureux à travers cette période plus sombre.

L’enfant devient bientôt une adolescente un peu timide, puis une jeune fille avide de découvertes. Loin d'être uniquement tourné que vers la dimension individuelle, le récit offre aussi une fenêtre sur les réalités de l’époque. L’évocation des problèmes de santé mentale de sa mère est à ce titre particulièrement intéressante. De mal mystérieux qu’on ne peut nommer, on arrive finalement à un diagnostic qui résonne de manière drôlement contemporaine: la maladie bipolaire. Les années passant, l’auteure décrit l’évolution des traitements et, enfin, une vie plus normale et des années paisibles pour sa mère.

L’auteure raconte avec une tendresse et un plaisir évidents ses souvenirs de voyage, particulièrement le temps passé au Congo, alors qu’elle y travaille comme coopérante. Le récit de ces années à l’étranger se dévore avec plaisir; il s’agit en effet d’un épisode particulièrement intéressant, non seulement au point de vue du climat politique de l’époque mais également en raison du caractère novateur que revêt la décision de partir pour l’Afrique en ce temps-là. On ne peut qu’admirer le caractère frondeur et décidé de l’auteure qui s’est lancée dans l’aventure et qui semble en avoir goûté la moindre seconde. La description de la pauvreté qui règne au Congo dans ces années 60 est très efficace et nous comprenons facilement l’influence qu’une telle expérience a eue dans la vie d’une jeune fille de l’époque. Une histoire d’amour impossible vient ajouter de précieux souvenirs à cette période de sa vie que l'on sent chère à son coeur.

Le retour au pays est marqué par un retour aux études et une vie professionnelle très active, véritable feu roulant de promotions et de déménagements. Le récit se clôt sur un regard en arrière à la fois émouvant et lucide. Cette partie du récit s’ouvre sur un très beau passage : « Est-il étrange de se rendre compte que tout ce qu’on a cru donner a d’abord été reçu et que le don lui-même a rapporté au centuple ? » L’auteure dresse un bilan de sa vie de jolie manière, en énumérant ce qu’elle en a reçu et ce qu’elle considère avoir rendu. Elle revisite également les gens qui ont fait partie de son périple tout au long de sa vie; à travers les mots, on peut sentir la tendresse pour tous ces compagnons de voyage.

Le récit est habilement divisé en sections marquant les grandes étapes de la vie de l’auteure: les jeunes années, grandir, mûrir... Un récit rendu vivant par la présence de plusieurs photos que l’on peut observer attentivement et qui permettent de mettre des visages sur les noms découverts au fil des pages. Le tout est d’autant plus intéressant que cette vie n'est pas racontée de manière linéaire: on raconte un épisode qui s’étend sur plusieurs années pour ensuite revenir vers un souvenir plus ancien, puis nous projeter, l’espace d’un instant, dans l’avenir. Le fil conducteur demeure et le lecteur n’est jamais perdu dans ce va-et-vient.

Lorsqu’on referme l’ouvrage, on quitte avec un petit pincement au cœur cet univers si chaleureusement décrit, visiblement chéri et raconté avec soin. La plus belle preuve, s’il en est, du talent de l’auteure.

 

MICHÈLE SENAY

 

Mots-clefs : enfance, maladie, travail, religion, voyage

 

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APM23, Marie-Élizabeth Lanctôt, pseudonyme (1949- )

« Journal spirituel » (avril 1981- janvier 2007)

Sensible depuis l’enfance à la dimension spirituelle de l’être, Marie-Élizabeth Lanctôt, une femme mariée mère de 5 enfants, est aujourd’hui associée au charisme des Sœurs de Saint-Joseph et accompagnatrice spirituelle. Depuis 1981, pendant près de 30 ans, dans les interstices de silence et de solitude arrachés aux préoccupations quotidiennes, elle a tenu obstinément son journal spirituel, relatant les joies, les doutes, les interrogations et les tourments d’un itinéraire de dépouillement, d’anéantissement de soi à la recherche de Dieu et de la seule consolation intérieure.

Dans les premiers cahiers, le discours intérieur de Marie-Élizabeth s’adressait à Dieu lui-même : un Dieu confident. « Mon Père » ou « Mon Jésus » introduisent les entrées journalières. Cette conversation avec l’Être de ses désirs n’est toutefois pas exclusive. À certains indices, on la sent accompagnée dans son cheminement, d’un dominicain, d’une amie. Plus tard elle adressa ses pages à son guide spirituel, témoin bienveillant à qui elle les confiait et qui les annotait au fur et à mesure, l’encourageant à suivre les mouvements de son cœur. Ce journal n’est jamais un monologue.

En ce millier de pages écrites à la main, coule le récit d’un cheminement tumultueux entre souffrances et joies intenses, obscurité et lumière vers l’expérience sensible du Dieu vivant en elle : vers la certitude « infiniment douce et paisible que Dieu s’est installé chez moi et qu’Il fait tout, dirige tout et me dispose continuellement à l’accueillir ».

De la vie sur terre, Marie-Élizabeth dit n’attendre rien. Tout est de trop chez celle qui a le désir de se consumer toute entière dans l’infinie Présence, dans ce lieu de l’âme où il n’y aurait ni péché, ni miséricorde, ni même adoration peut-être. Enlisée dans sa misère humaine, jamais elle ne se sentira assez dépouillée. Ainsi le printemps 2002 ne fut que déchirements, interrogations, crainte de perdre la foi :

Si Dieu n’était pas aussi miséricordieux qu’on le dit ? J’ai peur de mourir, moi qui avais si hâte ! Je me trouve nez à nez avec tout ce qu’il y a de plus noir en moi : je reconnais ma paresse, mon orgueil, ma gourmandise, mon impatience, la dureté de mon cœur [ ]. Je doute même de l’existence d’un Père. Je veux croire, je veux croire, je veux croire… Crois mon âme, crois !

 

En marge de ce passage, l’on trouve cette annotation de son guide : Tu apprends ainsi ce qu’est la FOI : sans appui, sans onction, sans sentiment, sans émotion. Croire ce n’est pas un acte d’intelligence [ ] ; croire c’est un acte de folie basé sur rien !

Régulièrement ressurgit en elle la conscience vive de son péché, qui fait apparaître d’autant plus éclatante la gratuité de l’amour que Dieu lui porte. En dépit de la noirceur de son âme, celui-ci s’introduit en elle, la sauve et l’envahit d’un amour immense. Elle expérimente la doctrine de la passivité de l’âme indispensable à l’Agir de Dieu en soi. Elle n’a qu’à fermer les yeux, se laisser envahir, et Dieu est là, et resplendit en elle qui n’est plus qu’émerveillement silencieux, joie intense : L’extase c’est quoi au juste ?

Aux yeux du grand accompagnateur d’âmes qui suit son lent et trouble cheminement parfois, Marie-Élizabeth incarne parfaitement le baptisé, au cœur du monde, en qui éclate la splendeur de la miséricorde et de la gratuité ! Ce journal de l’âme nous introduit au cœur de l’itinéraire salvateur d’une mystique laïque de la seconde moitié du XXe siècle.

 

DIANE GERVAIS

 

Mots-clefs : religion

 

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CORRESPONDANCE FRANCO-AMÉRICAINE

Alma Drouin, une jeune femme franco-américaine née en 1897, a passé plusieurs années au Québec au début du XXe siècle. Fille d’une Franco-Américaine, Ellen Perry (Hélène Poiré) et d’un Beauceron, Cyrille Drouin, Alma a grandi à Laconia, une petite ville industrielle du New-Hampshire. Immergée, comme ses sœurs et ses frères, dans la culture populaire américaine, Alma a étudié chez les Sœurs de l’Assomption à Laconia. Vers l’âge de 15 ans, elle prend le chemin du Québec pour la première fois; pendant deux ans, elle fréquente des couvents des Sœurs de l’Assomption à Nicolet, à Baie-du-Febvre et à Saint-Pierre-les-Becquets. En 1917, âgée de 20 ans, Alma revient au Québec, mais cette fois-ci elle s’installe à Montréal, chez une parente, une veuve qu’elle appelle « Auntie Lemelin » et qui a elle-même trois filles. Alma gagne sa vie d’abord au grand magasin Murphy, ensuite à la bijouterie Birks (tous les deux sur la rue Sainte-Catherine), enfin au service de publicité d’Imperial Tobacco, sur la rue Saint-Antoine. Son salaire, quoique modeste, et son caractère sociable permettent à Alma de jouir des différents plaisirs que la métropole québécoise (qui pourrait également être vue comme la métropole franco-américaine) offre à une jeune fille moderne : cinéma, salles de danse, parcs d’amusement, parcs publics, sorties en automobile. Son identité hybride, caractérisée par le bilinguisme et des appartenances nationales multiples, l’aide à s’intégrer à des réseaux francophones et anglophones, canadiens-français et franco-américains. À l’automne 1918, en pleine épidémie de « grippe espagnole », Alma retourne aux États-Unis, cette fois-ci de manière définitive.

 

 

Alma Drouin a conservé de ses « années québécoises » un certain nombre de lettres, ainsi que ses journaux intimes – ces derniers généralement moins loquaces que sa correspondance. Chose rare et précieuse, il s’agit d’une correspondance passive et active, c’est-à-dire de lettres envoyées et reçues, soit de la correspondance rédigée par Alma ainsi que la correspondance reçue par elle. La plupart des lettres conservées sont celles échangées entre Alma et sa mère, Ellen, mais on y trouve également des lettres échangées entre Alma et sa sœur Irène et des lettres écrites à différents amis. Ces écrits personnels sont conservés chez le fils d’Alma, dans le Midwest américain. La famille d’Alma a gentiment permis aux historiens Magda Fahrni (Université du Québec à Montréal) et Yves Frenette (Université d’Ottawa) de consulter cette correspondance et ces journaux intimes. En 2008, ces derniers ont publié un article à partir de ces sources précieuses dans la revue Histoire sociale/Social History. Vous pouvez y accéder en cliquant sur le lien ci-dessous :

http://muse.jhu.edu/journals/histoire_sociale_social_history/v041/41.81.fahrni.pdf

 

BIBLIOGRAPHIE

Nous vous présentons la première ébauche d’une bibliographie sur les correspondances publiées au Québec et sur les ouvrages scientifiques traitant de la correspondance.

Éditions de correspondances

AUBIN, Georges et Renée BLANCHET, Lettres de femmes au XIXe siècle, Québec, Septentrion, 2009.

AUBIN Georges, Au pied du courant : lettres des prisonniers politiques de 1837-1839, Montréal, Comeau et Nadeau/Agone, 2000.

BEN HARROUS, Michel, Lettres de Berlin à mes fils, Lac Beauport, Arion Éditions, 2005.

BLONDIN, Robert, en collaboration avec Gilles Lamontagne, Chers nous autres, un siècle de correspondance québécoise, 2 tomes, Montréal, VLB, 1978.

BOUCHARD, André, dir., Marie-Victorin à Cuba, correspondance avec le frère Léon, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2007.

BOURASSA, Napoléon, Lettres d’un artiste canadien : Napoléon Bourassa, Paris et Bruges, Declée de Brower, 1929.

BRUCHÉSI, Jean, Lettres d’un exilé : Louis-Joseph Papineau, 1837-1845, Montréal, Éditions des Dix, 1953.

BUIS, Arthur, Correspondance, (1855-1901), édition préparée, présentée et annotée par Francis Parmentier, Montréal, Guérin littérature, 1993.

CADIEUX, Lorenzo, Lettres des nouvelles missions du Canada 1843-1852, Montréal, Bellarmin, 1973.

Cajoleries et mots d’amour : recueil de lettres à des enfants, sous la direction d’Annick Saint-Jean, Acton Vale, Éditions Cajoleries, 2009.

Chers parents : lettres d’adolescents et d’adolescentes qui se révèlent enfin, Brossard, Éditions Entre nous, 1996.

CORMIER, Louis-Philippe, Lettres à Pierre Marguy de 1844 à 1866 (Papineau, Lafontaine, Faillon, Leprohon, et autres), Québec, PUL, 1968.

Côté cour, côté cœur : lettres d’amour d’adolescents, Amqui, Machin chouette, 1994.

DANTIN, Louis (Eugène Seers), Les sentiments d’un père affectueux. Lettres de Louis Dantin à son fils, Trois-Rivière, Éditions du Bien Public, 1963.

DUGAS, Marcel, Lettres de Marcel Dugas à sa famille (1911-1914) », Études françaises, vol. VII, no 3, août 1971, numéro spécial « Marcel Dugas et son temps », p. 273-287.

DUGUAY, Marie-« Anne (Lemire), Lettres d’une paysanne à son fils, Montréal, Leméac, 1977.

FERRON, Jacques, Laisse courir ta plume : lettres à ses sœurs, 1933-1945 ; édition préparée par Marcel Olscamp, Présentation de Lucie Joubert, Outremont, Lanctôt Éditeur, 1998.

GAGNON, Marie, Lettres de prison, Montréal, VLB, 2003.

GARNEAU, Hector de Saint-Denys, Lettres à ses amis, dans Oeuvres, Montréal, PUM, 1971.

GAUVREAU, Claude, Lettres à Paul-Émile Borduas, édition critique par Georges Lapointe, Montréal, PUL, 2002.

GILL, Charles, Correspondance, Montréal, Parti Pris, 1969.

GOUIN, Jacques, Lettres de guerre d’un québécois, 1942-1945. Montréal, Hurtubise HMH, 1971.

HÉMON, Louis, Lettres à sa famille, Montréal, PUM, 1968.

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